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tromper, ayant été pendant plusieurs années en garnison dans cette partie de la province.

Ils revenaient donc presque à l’endroit d’où ils étaient partis, après un voyage de deux ans à travers le monde solaire !

Un hasard étonnant — est-ce bien un hasard, puisque Gallia et la terre se rencontraient à la même seconde sur le même point de l’écliptique ? — les ramenait presque à leur point de départ.

Ils n’étaient pas à deux kilomètres de Mostaganem !

Une demi-heure plus tard, le capitaine Servadac et tous ses compagnons faisaient leur entrée dans la ville.

Ce qui dut leur paraître surprenant, c’est que tout paraissait être calme à la surface de la terre. La population algérienne vaquait tranquillement à ses occupations ordinaires. Les animaux, nullement troublés, paissaient l’herbe un peu humide de la rosée de janvier. Il devait être environ huit heures du matin. Le soleil se levait sur son horizon accoutumé. Non-seulement il ne semblait pas que rien d’anormal se fût accompli sur le globe terrestre, mais aussi que rien d’anormal n’eût été attendu par ses habitants.

« Ah çà ! dit le capitaine Servadac, ils n’étaient donc pas prévenus de l’arrivée de la comète ?

— Faut le penser, mon capitaine, répondit Ben-Zouf. Et moi qui comptais sur une entrée triomphale ! »