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M. RÉ-DIÈZE ET Mlle  MI-BÉMOL.

me saisit, je me sens mourir, et je perds connaissance…

Ce qui fait que cette fameuse septième diminuée, n’ayant plus son ré dièze, ne peut être résolue suivant les règles de l’harmonie…


X


«… Eh bien, qu’as-tu donc ? me dit mon père.

— Moi… je…

— Allons, réveille-toi, c’est l’heure d’aller à l’église…

— L’heure ?…

— Oui… hors du lit, où tu manqueras la messe, et, tu sais, pas de messe, pas de réveillon !… »

Où étais-je ? Que s’était-il passé ? Est-ce que tout cela n’était qu’un rêve… l’emprisonnement dans les tuyaux de l’orgue, le morceau de l’Élévation, mon cœur se brisant, mon gosier ne pouvant plus donner son ré dièze ?… Oui, mes enfants, depuis le moment où je m’étais endormi jusqu’au moment où mon père venait de me réveiller, j’avais rêvé tout cela, grâce à mon imagination surexcitée outre mesure.

« Maître Effarane ? demandai-je.

— Maître Effarane est à l’église, répondit mon père. Ta mère s’y trouve déjà… Voyons, t’habilleras-tu ? »

Je m’habillai, comme si j’avais été ivre,