port. Il est à supposer, toutefois, que le spectacle ne l’intéressait que médiocrement, car il ne tarda pas à manœuvrer de façon à se trouver à proximité d’un adjudant auquel il s’adressa sans plus de façons :
« À quelle heure, Monsieur, les prisonniers reviennent-ils au port ?
— À une heure, répondit l’adjudant.
— Sont-ils tous réunis et indistinctement soumis aux mêmes travaux ?
— Non pas. Il en est qu’on emploie à des industries particulières sous la conduite de contremaîtres. Dans les ateliers de serrurerie, corderie, fonderie, qui exigent des connaissances spéciales, se rencontrent d’excellents ouvriers.
— Ils y gagnent leur vie ?
— Certes.
— Dans quelle mesure ?
— C’est selon. À l’heure, la journée peut leur rapporter de cinq à vingt centimes. La tâche peut en produire jusqu’à trente.
— Ont-ils le droit d’employer ces quelques sous à l’amélioration de leur sort ?
— Oui, répondit l’adjudant. Ils peuvent acheter du tabac, car, malgré les règlements contraires, on tolère qu’ils fument. Pour quelques centimes, ils peuvent aussi recevoir des portions de ragoût ou de légumes.
— Les condamnés à vie et les condamnés à temps ont-ils le même salaire ?