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HIER ET DEMAIN.

l’Union. De nouveaux paris s’établirent dans les cafés d’Albany sur les projets de cet homme mystérieux. Les journaux se livrèrent aux suppositions les plus hasardées, qui détournèrent momentanément l’attention publique de difficultés survenues entre Cuba et les États-Unis. Je crois même qu’un duel eut lieu entre un négociant et un officier de la ville, et que le champion d’Hopkins triompha en cette occasion.

Aussi, lorsque eut lieu le concert de Mme Sontag, auquel j’assistais d’une façon moins bruyante que notre héros, celui-ci faillit par sa présence changer le but de la réunion.

Enfin le mystère fut expliqué, et bientôt Augustus Hopkins ne chercha plus à le dissimuler. Cet homme était tout simplement un entrepreneur qui venait fonder une sorte d’Exposition universelle aux environs d’Albany. Il tentait pour son propre compte une de ces entreprises colossales, dont jusqu’ici les gouvernements s’étaient réservé le monopole.

Dans ce but, il avait acheté, à trois lieues d’Albany, une immense plaine inculte. Sur ce terrain abandonné ne s’élevaient plus que les ruines du fort William, qui protégeait autrefois les comptoirs anglais sur la frontière du Canada. Hopkins s’occupait déjà d’embrigader des ouvriers pour commencer ses travaux gigantesques. Ses