lorsque la fée l’arrêta. Puis, après avoir enlevé délicatement une perle magnifique qui s’était formée au fond de la valve :
« Prends cette perle, lui dit-elle.
— Cette perle, bonne fée ?
— Oui, elle vaut toute une fortune. Cela pourra te servir plus tard. Maintenant nous allons reporter Ratine sur le banc de Samobrives, et là, je la ferai remonter d’un échelon…
— Pas seule, bonne fée, répondit Ratine d’une voix suppliante. Songez à mon bon père Raton, à ma bonne mère Ratonne, à mon cousin Raté ! Songez à nos fidèles serviteurs Rata et Ratane !… »
Mais, pendant qu’elle parlait ainsi, les deux valves de sa coquille se refermaient peu à peu et reprenaient leurs dimensions ordinaires.
« Ratine ! s’écria le jeune homme.
— Emporte-la ! » dit la fée.
Et, après l’avoir prise, Ratin pressa cette coquille sur ses lèvres. Ne contenait-elle pas tout ce qu’il avait de plus cher au monde ?
III
La mer est basse. Le ressac bat doucement le pied du banc des Samobrives. Il y a des flaques d’eau entre les rochers. Le granit brille comme de l’ébène ciré. On marche