Page:Verne - Hier et demain, 1910.djvu/264

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
252
HIER ET DEMAIN.

commençait à mériter plus justement le nom d’histoire. D’ailleurs, histoire ou légende, la matière des récits ne changeait guère : c’étaient toujours des massacres et des tueries, — non plus, il est vrai, de tribu à tribu, mais de peuple à peuple désormais, — si bien que cette deuxième période n’était pas, à tout prendre, fort différente de la première.

Et il en était de même de la troisième, close il y avait deux cents ans à peine, après avoir duré près de six siècles. Plus atroce encore peut-être, cette troisième époque, pendant laquelle, groupés en armées innombrables, les hommes, avec une rage insatiable, avaient abreuvé la terre de leur sang.

Un peu moins de huit siècles, en effet, avant le jour où le zartog Sofr suivait la principale rue de Basidra, l’humanité s’était trouvée prête pour les vastes convulsions. À ce moment, les armes, le feu, la violence ayant déjà accompli une partie de leur œuvre nécessaire, les faibles ayant succombé devant les forts, les hommes peuplant la Mahart-Iten-Schu formaient trois nations homogènes, dans chacune desquelles le temps avait atténué les différences entre les vainqueurs et les vaincus d’autrefois. C’est alors que l’une de ces nations avait entrepris de soumettre ses voisines. Situés vers le centre de la Mahart-Iten-Schu, les Andarti-