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HIER ET DEMAIN.

brables ossements humains furent ramenés au jour. Rien d’exceptionnel dans la structure de ces fragments de squelettes, et Sofr dut renoncer à leur demander les organismes intermédiaires dont l’existence eût affirmé sa théorie : ces ossements étaient des ossements d’homme, ni plus, ni moins.

Cependant une particularité assez remarquable ne tarda pas à être constatée. Jusqu’à une certaine antiquité, qui pouvait être grossièrement évaluée à deux ou trois mille ans, plus l’ossuaire était ancien, plus les crânes découverts étaient de petite taille. Par contre, au delà de ce stade, la progression se renversait, et, dès lors, plus on reculait dans le passé, plus augmentait la capacité de ces crânes et, par suite, la grandeur des cerveaux qu’ils avaient contenus. Le maximum fut rencontré précisément parmi les débris, d’ailleurs fort rares, trouvés à la superficie de la couche de limon. L’examen consciencieux de ces restes vénérables ne permit pas de douter que les hommes vivant à cette lointaine époque n’eussent dès lors acquis un développement cérébral de beaucoup supérieur à celui de leurs successeurs, — y compris les contemporains du zartog Sofr eux-mêmes. — Il y avait donc eu, pendant cent soixante ou cent soixante-dix siècles, régression manifeste, suivie d’une nouvelle ascension.