Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/104

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En ce mur, sur le côté du midi sont cinq portes. Celle du milieu est une grande porte qui ne s’ouvre que pour laisser entrer ou sortir le grand khan ; près de cette grande porte, de chaque côté en est une petite par où entrent les autres personnes ; puis encore deux autres par où l’on entre aussi. À l’intérieur de ce mur en est un autre plus long que large. Il a aussi huit palais disposés comme les autres, où l’on conserve de même les harnais du grand sire. »

Jusqu’ici, on le voit, tous ces palais constituent la sellerie et les salles d’armes de l’empereur. Mais on ne s’étonnera pas de compter un si grand nombre de harnais, quand on saura que le grand khan possédait une race de chevaux blancs comme la neige, et entre autres dix mille juments, dont le lait était exclusivement réservé aux princes du sang royal.

Marco Polo continue en ces termes : « Ce mur a aussi cinq portes du côté du midi, semblables à celles du mur de devant. En chacun des autres côtés, les deux murs n’ont qu’une porte. Au milieu de ces murs est le palais du grand sire, fait ainsi que je vais vous le dire. C’est le plus grand qu’on ait jamais vu. Il n’a pas de second étage, mais le rez-de-chaussée est plus élevé de dix paumes que le sol qui l’entoure. La couverture est moult haute ; les murs des salles et des chambres sont tout couverts d’or et d’argent, et on y a représenté des dragons, des bêtes, des oiseaux, des chevaux et divers autres animaux, tellement qu’on ne voit qu’or et peintures. La salle est si grande et si large, que plus de six