Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/113

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Tso-cheu, il arriva dans la ville moderne de Tai-yen-fou, capitale du Shan-si, qui fut autrefois le siège d’un gouvernement indépendant. Toute cette province lui parut riche en vignes et en mûriers ; la principale industrie de la ville était alors la fabrication des harnais pour le compte de l’empereur. À sept journées au delà se trouvait la belle cité de Pianfu, aujourd’hui Pin-yang-fou, très adonnée au commerce et au travail de la soie. Marco Polo, après avoir visité cette ville, arriva sur les rives du célèbre fleuve Jaune, qu’il appelle Caramoran ou fleuve Noir, probablement à cause de la couleur de ses eaux assombries par les plantes aquatiques ; puis, à deux journées de là, il rencontra la ville de Cacianfu, dont la position moderne n’a pu être rigoureusement déterminée par les commentateurs.

Marco Polo, en quittant cette ville, où il ne vit rien qui fût digne d’être remarqué, chevaucha à travers une belle contrée, couverte de châteaux, de villes, de jardins, et très-giboyeuse. Après huit jours de marche, il arriva à la noble cité de Quengianfu, l’ancienne capitale de la dynastie des Thang, la moderne ville de Si-gnan-fou, actuellement capitale du Shen-si. Là régnait le fils de l’empereur, Mangalai, prince juste et aimé de son peuple, qui occupait, en dehors de la ville, un magnifique palais, bâti au milieu d’un parc dont le mur crénelé ne mesurait pas moins de cinq milles de circonférence.

De Si-gnan-fou, le voyageur se dirigea vers le Thibet, à travers la province moderne de Szu-tchouan, contrée montagneuse, coupée de grandes vallées, où pullulent