Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/125

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encore le palais souverain du Mangi, entouré de beaux jardins, de lacs, de fontaines, et qui renferme plus de mille chambres. Le grand khan tire de cette ville et de la province des revenus immenses, et c’est par millions de francs qu’il faut chiffrer le rendement du sel, du sucre, des épices et de la soie, qui forment les principales productions du pays.

A une journée au sud de Quinsay, après avoir parcouru un pays charmant, Marco Polo visita Tanpigui (Chao-hing-fou), Vugui (Hou-tcheou), Ghengui (Kui-tcheou), Cianscian (Yen-tcheou-fou suivant M. Charton, Souï-tchang-fou suivant M. Pauthier), et Cugui (Kiou-tcheou), la dernière ville du royaume de Quinsay, puis il entra dans le royaume de Fugui, dont la ville principale, du même nom, est aujourd’hui Fou-cheu-fou, la capitale de la province de Fo-kien. Suivant lui, les habitants de ce royaume seraient des hommes d’armes cruels, qui n’épargnent jamais leurs ennemis et qui boivent leur sang et mangent leur chair. Après avoir traversé Quenlifu (Kien-ning-fou) et Un-guen, Marco Polo fit son entrée dans la capitale Fugui, vraisemblablement la ville moderne de Kuangcheou, notre Canton, qui fait un très-grand commerce de perles et de pierres précieuses, et, après cinq journées de marche, il atteignit le port de Zaitem, très-probablement la ville chinoise de Tsuen-tcheou, point extrême visité par lui dans cette exploration de la Chine sud-orientale.