Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/267

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rendu libre d’en faire l’hommage suivant ta volonté ? Quel autre que lui te prêta les moyens d’exécuter ses projets ? Des liens défendaient l’entrée de l’Océan ; ils étaient formés de chaînes que l’on ne pouvait briser. Il t’en donna les clefs. Ton pouvoir fut reconnu dans les terres éloignées, et ta gloire fut proclamée par tous les chrétiens. Dieu se montra-t-il plus favorable au peuple d’Israël lorsqu’il le retira de l’Égypte ? Protégea-t-il plus efficacement David, lorsque, de pasteur, il le fit roi de Judée ? Tourne-toi vers lui et reconnais ton erreur, car sa miséricorde est infinie. Ta vieillesse ne sera pas un obstacle pour les grandes choses qui t’attendent : il tient dans ses mains les plus brillants héritages. Abraham n’avait-il pas cent ans et Sarah n’avait-elle pas déjà dépassé sa première jeunesse lorsque Isaac naquit ? Tu appelles un secours incertain. Réponds-moi : qui t’a exposé si souvent à tant de dangers ? Est-ce Dieu ou le monde ? Les avantages, les promesses que Dieu accorde, il ne les enfreint jamais envers ses serviteurs. Ce n’est point lui qui, après avoir reçu un service, prétend que l’on n’a pas suivi ses intentions, et qui donne à ses ordres une nouvelle interprétation ; ce n’est point lui qui s’épuise pour donner une couleur avantageuse à des actes arbitraires. Ses discours ne sont point détournés ; tout ce qu’il promet il l’accorde avec usure. Il fait toujours ainsi. Je t’ai dit tout ce que le Créateur a fait pour toi ; en ce moment il te montre le prix et la récompense des périls et des peines auxquels tu fus en butte pour le service des autres. » Et moi, quoique accablé