Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/334

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avaient déterminé Kodja Atar à lui faire des avances, à demander un traité et à envoyer ce qui restait arriéré du tribut anciennement imposé. Tout en n’ajoutant aucune créance à ces déclarations d’amitié répétées, à cette foi maure qui méritait de devenir aussi célèbre que la foi punique, le vice-roi les avait cependant accueillies, en attendant de pouvoir établir sa domination d’une façon permanente dans ces contrées.

En 1513 ou 1514, — on n’est pas fixé sur la date, — alors que la conquête de Malacca et la tranquillité dont jouissaient ses autres possessions rendaient libres sa flotte et ses soldats, Albuquerque cingla vers le golfe Persique.

Dès son arrivée, bien qu’une série de révolutions eût changé le gouvernement d’Ormuz et que le pouvoir fût alors aux mains d’un usurpateur nommé Rais-Nordim ou Noureddin, Albuquerque exigea la remise immédiate entre ses mains de la forteresse autrefois commencée. Après l’avoir fait réparer et terminer, il prit parti contre le prétendant Rais-Named dans la querelle qui divisait la ville d’Ormuz et allait la faire tomber au pouvoir de la Perse, il s’en empara et la remit à celui qui avait d’avance accepté ses conditions et qui lui paraissait présenter les plus sérieuses garanties de soumission et de fidélité. D’ailleurs, il ne serait plus difficile dorénavant de s’en assurer, car Albuquerque laissait dans la nouvelle forteresse une garnison parfaitement en état de faire repentir Rais-Nordim de la moindre tentative de soulèvement ou velléité d’indépendance. À cette expé-