Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/74

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1er juillet, les envoyés du pape entrèrent dans le Karâ-Kitây. Le gouverneur de cette province les reçut bien, et, pour leur faire honneur, il fit danser devant eux ses deux fils avec les principaux personnages de sa cour.

En quittant le Karâ-Kitây, les voyageurs chevauchèrent pendant plusieurs jours le long d’un lac, situé au nord de la ville de Yéman, qui doit être, suivant M. de Rémusat, le lac Késil-Basch. Là habitait Ordu, le plus ancien capitaine des Tartares.

Carpini et Étienne se reposèrent un jour entier dans cet endroit, où on ne leur ménagea pas l’hospitalité. Puis, ils repartirent à travers le pays montagneux et froid des Naimans, peuples nomades qui vivaient sous la tente, et, après quelques jours de marche, ils franchirent le pays des Mongols, ce qui leur prit trois semaines, malgré la rapidité de leur marche. Enfin, le jour de la Madeleine, c’est-à-dire le 22 juillet, ils arrivaient au lieu où se trouvait l’empereur, ou plutôt celui que l’élection allait faire empereur, car il n’était pas encore élu.

Ce futur souverain se nommait Cuyné. Il fit défrayer généreusement les envoyés du pape, mais il ne put les recevoir, n’étant pas empereur et ne se mêlant aucunement d’affaires. Cependant, une lettre du prince Bathy lui avait fait connaître les raisons qui avaient déterminé le pape Innocent IV à lui envoyer des ambassadeurs.

Depuis la mort d’Ogadaï, la régence de l’empire mongol avait été confiée à l’impératrice sa veuve, mère du prince Cuyné. Ce fut cette princesse qui reçut le