Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/93

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Caspienne d’abondantes sources de naphte, qui sont l’objet d’une exploitation importante.

Marco Polo, quittant alors la Grande-Arménie, se dirigea par le nord-est vers la Géorgie, royaume qui s’étend sur le revers méridional du Caucase, et dont les anciens rois avaient en naissant, dit la tradition, « un aigle dessiné sur l’épaule droite. » Les Géorgiens, suivant lui, sont bons archers et hommes de guerre. Les ouvriers du pays fabriquent d’admirables étoffes de soie et d’or. Là se voient ce célèbre défilé de quatre lieues de long, situé entre le pied du Caucase et de la mer Caspienne, que les Turcs appellent la Porte de Fer, et les Européens, le Pas de Derbent, et ce lac miraculeux dans lequel, dit-on, on ne trouve de poisson que pendant le carême.

De ce point, les voyageurs descendirent vers le royaume de Mossoul et gagnèrent la ville de ce nom située sur la rive droite du Tigre, puis Bagdad, où demeure le calife de tous les Sarrasins du monde. Marco Polo raconte ici la prise de Bagdad par les Tartares en 1255, et il cite une histoire merveilleuse à l’appui de cette maxime chrétienne de la foi qui soulève les montagnes ; puis il indique aux marchands la route qui va de cette ville au golfe Persique, et qui se fait en dix-huit jours par le fleuve en traversant Bassorah par le pays des dattes.

De ce point à Tauris, ville persane de la province d’Adzerbaïdjan, l’itinéraire de Marco Polo parait rompu. Quoi qu’il en soit, on le retrouve à Tauris, grande et commerçante cité, bâtie au milieu de beaux jardins, et