Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/97

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résider pendant longtemps dans cette région pour avoir une idée si précise des lieux. À dix journées de Balacian, se rencontre une province qui doit être la Paishore moderne, dont les habitants idolâtres ont le teint très-foncé, puis, à sept journées de marche vers le midi, le royaume de Cachemire, un pays tempéré, dont les cités et les villages sont nombreux, et que son sol, coupé de défilés très-forts, rend facile à défendre. Arrivé à ce point, si Marco Polo eut continué plus avant dans cette direction, il serait entré sur le territoire de l’Inde ; mais il remonta vers le nord, et, après douze jours, il se trouva sur le territoire de Vaccan, arrosé par le haut cours de l’Oxus et au milieu des pâturages magnifiques où paissent ces immenses troupeaux de moutons sauvages que l’on appelle mouflons. De là, par les contrées du Pamer et du Belor, territoires montagneux jetés entre les systèmes orographiques de l’Altaï et de l’Himalaya, qui prirent aux voyageurs quarante jours d’une marche pénible, ils arrivèrent à la province de Kaschgar. C’est là que Marco Polo rejoignit l’itinéraire de Matteo et Nicolo Polo pendant leur premier voyage, lorsque de Boukhara ils furent entraînés vers la résidence du grand khan. De Kaschgar, Marco Polo fit une pointe dans l’ouest jusqu’à Samarkand, grande ville habitée par des chrétiens et des Sarrasins ; puis, repassant par Kaschgar, il se dirigea sur Yarkuud, ville fréquentée par les caravanes qui font le commerce entre l’Inde et l’Asie septentrionale ; traversant alors Cotan, capitale de la province de ce nom, et Pein, ville incer-