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Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 2.djvu/110

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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

livrer la ville sous prétexte qu’elle n’était pas comprise dans le gouvernement de Pizarre, et, violant une trêve pendant laquelle les partisans du Marquis prenaient un peu de repos, il pénétra dans Cusco, s’empara de Fernand et de Gonzalo Pizarre, et se fit reconnaître pour gouverneur.

Pendant ce temps, un corps considérable d’Indiens investissait Lima, interceptait toute communication et anéantissait les divers petits corps de troupes qu’à plusieurs reprises Pizarre envoya au secours de Cusco. À cette époque, ce dernier expédiait tous ses navires à Panama pour obliger ses compagnons à faire une résistance désespérée ; il rappelait de Truxillo les forces sous les ordres d’Alonzo d’Alvarado et confiait à ce dernier une colonne de cinq cents hommes, qui s’avança jusqu’à quelques lieues de la capitale, sans soupçonner le moins du monde que celle-ci fût entre les mains de compatriotes parfaitement décidés à lui en barrer le chemin. Mais Almagro désirait bien plutôt attirer à lui ces nouveaux adversaires que les détruire ; il s’arrangea donc pour les surprendre et les fit prisonniers. Il avait alors entre les mains une belle occasion de terminer la guerre, et de se rendre, d’un seul coup, maître des deux gouvernements. C’est ce que lui firent observer plusieurs de ses officiers, et notamment Orgoños, qui auraient voulu qu’il fît périr les deux frères du « conquistador », et qu’il s’avançât à marches forcées avec ses forces victorieuses contre Lima, où Pizarre surpris ne pourrait lui résister. Mais ceux que