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LES EXPÉDITIONS POLAIRES

de Portugal, le sobriquet de Cortereal à cause de la magnificence de sa maison et de sa suite. Voué comme tant d’autres gentilshommes de cette époque aux aventures de mer, Joao Vaz aurait enlevé, en Galice, une jeune fille nommée Maria de Abarca, dont il fit sa femme.

Après avoir été huissier de l’infant don Fernand, il aurait été envoyé par le roi, avec Alvaro Martins Homem, dans l’Atlantique septentrional. Les deux navigateurs auraient alors vu une île, désignée depuis cette époque sous le nom de Terra dos Bacalhaos, terre des morues, et qui serait vraisemblablement Terre-Neuve. La date de cette découverte est approximativement fixée par ce fait qu’à leur retour, ils abordèrent à Terceira, et que, trouvant la capitainerie vacante par la mort de Jacome de Bruges, ils vinrent la demander à l’infante doña Brites, veuve de l’infant don Fernand, qui la leur accorda, à condition qu’ils la partageraient entre eux, fait confirmé par une donation datée d’Évora le 2 avril 1464.

Sans qu’on puisse garantir l’authenticité de cette découverte de l’Amérique, il est cependant un fait certain, c’est que le voyage de Cortereal dut être signalé par quelque événement extraordinaire. On ne faisait alors des donations de cette importance qu’à ceux qui avaient rendu quelque grand service à la couronne.

Établi à Terceira, Vaz Cortereal s’était fait construire, de 1490 à 1497, dans la ville d’Angra, un beau