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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

« Sébastien Cabot me dit qu’il était né à Bristol, et qu’à quatre ans il était parti avec son père pour Venise et qu’il était revenu avec lui en Angleterre quelques années après, ce qui avait fait penser qu’il était né à Venise. » En 1476, Jean Cabot était à Venise et il y reçut, le 29 mars, des lettres de naturalisation, ce qui prouve qu’il n’était pas originaire de cette ville, et qu’il devait avoir mérité cet honneur par quelque service rendu à la République. M. d’Avezac incline à penser qu’il s’était adonné à l’étude de la cosmographie et de la navigation, peut-être même avec le célèbre Florentin Paul Toscanelli, dont il aurait alors connu les théories sur la distribution des terres et des mers à la surface du globe. En même temps, il aurait pu entendre parler des îles situées dans l’Atlantique et désignées sous les noms d’Antilia, de Terre des Sept-Cités ou de Brésil. Ce qui paraît plus certain, c’est que les affaires de son commerce l’appelèrent dans le Levant, à la Mecque, dit-on, et que, là. il aurait appris de quel pays venaient ces épices qui constituaient alors la branche la plus importante du commerce des Vénitiens.

Quoi qu’il en soit de ces théories spéculatives, Jean Cabot, on en est certain, fonda à Bristol un important établissement de commerce. Son fils Sébastien, à qui ces premiers voyages avaient donné le goût de la mer, s’instruisit dans toutes les branches connues de la navigation et fit quelques courses sur l’Océan pour se rendre familier avec la pratique de cet art, comme il