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LES EXPÉDITIONS POLAIRES

repartait-il avec les deux navires qui avaient fait la campagne précédente. On leur adjoignit la Mermaid, de cent vingt tonneaux, et la pinasse North-Star. Lorsqu’il atteignit la pointe méridionale du Groenland, le 25 juin, Davis dépêcha le Sunshine et le North-Star vers le nord afin de chercher un passage sur la côte orientale, tandis qu’il faisait la même route que l’année précédente et s’enfonçait dans le détroit qui porte son nom jusqu’au 69e degré. Mais les glaces étaient bien plus nombreuses cette année, et, le 17 juillet, l’expédition rencontra un « icefield » d’une telle dimension, qu’elle mit treize jours à le côtoyer. Le vent, après avoir passé sur cette plaine de glace, était si froid, que les agrès et les voiles furent gelés et que les matelots refusèrent d’aller plus loin. Il fallut donc redescendre dans l’est-sud-est. Là, Davis explora la terre de Cumberland sans trouver le détroit qu’il cherchait, et, après une escarmouche avec les Esquimaux, dans laquelle il eut trois morts et deux blessés, il reprit, le 19 septembre, la route de l’Angleterre.

Bien que, cette fois encore, ses recherches n’eussent pas été couronnées de succès, Davis avait toujours bon espoir, comme en témoigne la lettre qu’il écrivit à la Compagnie, dans laquelle il disait qu’il avait réduit le passage à une espèce de certitude. Prévoyant, toutefois, qu’il aurait plus de peine à décider l’envoi d’une nouvelle expédition, il ajoutait que les frais de l’entreprise seraient amplement couverts par le profit de la pêche des morses, des phoques et des baleines, si nom-