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Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 2.djvu/234

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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

infructueuse, l’équipage demanda merci, et il fallut rentrer au Texel.

Les résultats obtenus furent jugés si importants que, l’année suivante, les États de Hollande confièrent à Jacques Van Heemskerke le commandement d’une flotte de sept bâtiments, dont Barentz fut nommé pilote en chef. Après avoir touché en différents points les côtes de la Nouvelle-Zemble et de l’Asie, cette escadre fut forcée par les glaces de rétrograder, sans avoir fait de découverte importante, et de rentrer en Hollande le 18 septembre.

En général, les gouvernements n’ont pas la persévérance des simples particuliers. L’armement considérable de l’année 1595 n’avait rien produit et avait coûté une grosse somme. Ce fut assez pour décourager les États de Hollande. Les commerçants d’Amsterdam, substituant alors leur action à celle du gouvernement, qui se contentait de promettre une prime à celui qui découvrirait le passage du nord-est, armèrent deux bâtiments, dont ils confièrent le commandement à Heemskerke et à Jean Corneliszoon-Rijp. Barentz n’avait en réalité que le titre de pilote, mais c’était lui le véritable commandant. L’historien du voyage, Gerrit de Veer, était aussi embarqué comme contre-maître.

Les Hollandais partirent d’Amsterdam le 10 mai 1596, passèrent par les Shetland et les Feroë, et, le 5 juin, ils virent les premières glaces, « dont nous fûmes bien ébahis, croyant premièrement que c’étaient