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Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 2.djvu/255

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LES VOYAGES D’AVENTURES

Plata, où il fit provision d’eau, atteignit la baie des Phoques, en Patagonie, trafiqua avec les sauvages et tua un grand nombre de pingouins et de loups marins, pour l’approvisionnement de ses équipages. « Quelques-uns des Patagons, qui furent vus le 13 mai, un peu au-dessous de la baie des Phoques, dit la relation originale, portaient sur leur tête une apparence de corne et presque tous avaient pour chapeaux force belles plumes d’oiseaux. Ils avaient aussi le visage peint et diversifié de plusieurs sortes de couleurs, et ils tenaient chacun un arc dans la main, duquel, à chaque coup qu’ils tiraient, ils décochaient deux flèches. Ce sont des hommes fort agiles et, à ce que nous avons pu voir, assez bien entendus au fait de la guerre, car ils tenaient un bon ordre en marchant et avançant, et, de peu d’hommes qu’ils étaient, ils se faisaient paraître en grand nombre. » M. Charton, dans ses Voyageurs anciens et modernes, fait remarquer que Drake n’insiste pas sur la taille extraordinaire que Magellan avait attribuée aux Patagons. Il y a pour cela plus d’une bonne raison. Il existe en Patagonie plus d’une tribu, et la description que Drake nous donne ici des sauvages qu’il rencontra ne ressemble guère à celle que fait Pigafetta des Patagons du port Saint-Julien. S’il existe, comme cela paraît aujourd’hui prouvé, une race d’hommes à la taille élevée, son habitat paraît fixé sur les bords du détroit, à l’extrémité méridionale de la Patagonie, et non à quinze jours de navigation du port Désiré, où Drake arriva