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Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 2.djvu/257

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LES VOYAGES D’AVENTURES

temps que des vents violents, soufflant par rafales subites, qui rendaient la navigation dangereuse. Dans une tourmente qui l’assaillit à la sortie du détroit dans le Pacifique, Drake vit périr un de ses navires, tandis que son dernier compagnon était séparé de lui, quelques jours après, sans qu’il le revît jusqu’à la fin de la campagne. Entraîné par les courants, au sud du détroit jusque par 55° 1/3 Drake n’avait plus que son seul bâtiment ; mais, par le mal qu’il fit aux Espagnols, il montra les ravages qu’il aurait pu exercer s’il avait eu sous ses ordres la flotte avec laquelle il avait quitté l’Angleterre. Dans une descente dans l’île de la Mocha, les Anglais eurent deux tués, plusieurs blessés, et Drake lui-même, atteint de deux flèches à la tête, se vit dans l’impossibilité absolue de punir les Indiens de leur perfidie. Dans le port de Valparaiso, il s’empara d’un bâtiment richement chargé de vins du Chili et de lingots d’or estimés à 37,000 ducats ; puis il pilla la ville, abandonnée précipitamment par ses habitants. À Coquimbo, sa présence avait été signalée ; aussi trouva-t-il des forces imposantes qui le forcèrent à se rembarquer. À Arica, il pilla trois petites barques, dans l’une desquelles on trouva cinquante-sept barres d’argent estimées à 50,160 livres. Dans le port de Lima, où étaient mouillés douze navires ou barques, le butin fut considérable. Mais ce qui réjouit le plus Drake, ce fut d’apprendre qu’un galion, nommé le Cagafuego, très-richement chargé, faisait voile pour Paraca. Il s’élança aussitôt à sa poursuite, captura, chemin faisant,