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LES VOYAGES D’AVENTURES

eut à subir et qui avaient décimé son équipage, le contraignirent à remonter le littoral du Brésil, où les Portugais s’opposèrent à toute tentative de descente. Il dut donc reprendre la mer sans avoir pu se ravitailler. De chagrin peut-être autant que de privations, Cavendish mourut, avant d’avoir pu regagner les côtes d’Angleterre.

Un an après le retour des compagnons de Barentz, deux vaisseaux, le Mauritius et le Hendrick-Fredrick, ainsi que les deux yachts Eendracht et Espérance, montés par deux cent quarante-huit hommes d’équipage, quittèrent Amsterdam, le 2 juillet 1598. Le commandant en chef de cette escadre était Olivier de Noort, alors âgé de trente ans ou environ, homme connu par plusieurs voyages au long cours. Il avait pour second, pour vice-amiral, Jacques Claaz d’Ulpenda, et pour pilote un certain Melis, habile marin d’origine anglaise. Cette expédition, armée par plusieurs marchands d’Amsterdam avec l’aide et le concours des États de Hollande, devait poursuivre un double but ; elle était à la fois commerciale et militaire. Autrefois, les Hollandais se contentaient de prendre en Portugal les marchandises qu’ils transportaient, avec leurs caboteurs, dans l’Europe entière ; ils étaient aujourd’hui réduits à aller les chercher dans leur centre même de production. Pour cela, de Noort devait montrer à ses compatriotes la route inaugurée par Magellan et faire, sur son chemin, le plus de mal possible aux Espagnols et aux Portugais. À cette époque,