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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

approcher, mais, fâcheux contre-temps, elle était à ce moment à demi submergée. « Elle avait la forme d’une tour et me parut plutôt blanche que jaune. Un torrent qui s’en précipitait, encore gonflé par les pluies, faisait un bruit formidable, qu’on entendait de plusieurs lieues et qui assourdissait notre monde. Je me rappelai la description que Berreo avait faite de l’éclat du diamant et des autres pierres précieuses disséminées dans les différentes parties du pays. J’avais bien quelque doute sur la valeur de ces pierres ; cependant leur blancheur extraordinaire me surprit. Après un moment de repos sur les bords du Vinicapara et une visite au village du cacique, ce dernier me promit de me conduire au pied de la montagne par un détour ; mais, à la vue des nombreuses difficultés qui se présentaient, je préférai retourner à l’embouchure du Cumana, où les caciques des environs venaient d’apporter différents présents consistant en productions rares du pays. » Nous ferons grâce au lecteur de la description de peuples trois fois plus grands que les hommes ordinaires, de cyclopes, d’indigènes qui avaient les yeux sur les épaules, la bouche sur la poitrine et les cheveux plantés au milieu du dos, — toutes affirmations, relatées sérieusement, mais qui donnent à la relation de Raleigh une ressemblance singulière avec un conte de fée. On croirait, en la lisant, que c’est une page détachée des Mille et une Nuits.

Si nous mettons de côté tous ces contes d’une ima-