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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

bien qu’il soit peu connu et que l’article qui le concerne soit des plus écourtés dans les grands recueils biographiques, mérite d’occuper une des premières places parmi les colonisateurs et les explorateurs. Non content d’étendre notre colonie jusqu’à ses limites actuelles, il a exploré des contrées qui n’ont été revues que dans ces derniers temps par le lieutenant Mage, ou qui n’ont pas été visitées depuis lors. André Brue porta les postes français : dans l’est, au-dessus de la jonction du Sénégal et de la Falémé ; dans le nord, jusqu’à Arguin, que nous avons abandonné depuis, tout en réservant nos droits, et, au midi, jusqu’à l’île de Bissao. Il explora, dans l’intérieur, le Galam et le Bambouk, si fertile en or, et recueillit les premiers documents sur les Pouls, Peuls ou Fouls, sur les Yoloffs et sur les Musulmans ; qui, venus du nord, tentaient la conquête religieuse de toutes les populations noires du pays. Les renseignements, ainsi assemblés par Brue sur l’histoire et les migrations de ces peuples, sont des plus précieux ; ils éclairent encore aujourd’hui d’une vive lumière le géographe et l’historien. Non-seulement, Brue nous a laissé le récit des faits dont il a été le témoin et la description des lieux qu’il a visités, mais nous lui devons aussi de nombreuses indications sur les produits du pays, les plantes, les animaux et tous les objets qui peuvent donner lieu à une exploitation commerciale ou industrielle. Ces documents si curieux, mis en œuvre assez maladroitement par le père Labat, il