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MISSIONNAIRES ET COLONS

de cette île, on en découvrit trois autres, San-Pedro, la Dominica et Santa-Christina. On donna au groupe le nom de las Marquezas de Mendoça, en l’honneur du gouverneur du Pérou. Si amicales avaient été les premières relations, qu’une Indienne, en voyant les beaux cheveux blonds de doña Isabelle de Mendoça, lui avait demandé par signe de lui en donner une boucle ; mais, par la faute des Espagnols, les relations ne tardèrent pas à devenir hostiles, jusqu’au jour où les naturels, s’étant rendu compte de l’énorme infériorité de leurs armes, demandèrent la paix.

Le 5 août, la flottille espagnole reprit la mer et fit quatre cents lieues dans l’ouest-nord-ouest. Le 20 août, furent découvertes les îles Saint-Bernard, appelées depuis îles du Danger, puis les îles de la Reine-Charlotte, sur lesquelles on ne débarqua pas, malgré la pénurie des vivres. Après l’île Solitaire, dont le vocable en dit assez sur sa situation, on atteignit l’archipel de Santa-Cruz. Mais, à ce moment, pendant un orage, le vaisseau amiral se sépara de la flotte, et bien qu’à plusieurs reprises on eût envoyé à sa recherche, on n’en eut plus de nouvelles. Une cinquantaine de canots s’approchèrent aussitôt du navire. Ils étaient montés par une foule de naturels au teint basané ou d’un noir vif. « Tous avaient les cheveux frisés, blancs, rouges ou d’autre couleur (car ils étaient peints) ; les dents de même, teintes de rouge ; la tête à demi rasée ; le corps nu, à l’exception d’un petit voile de toile fine, le visage et les bras peints en noir, reluisants, rayés de