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LA GRANDE FLIBUSTE

les autres s’établissent à l’île Juan-Fernandez, d’où ils ne tardent pas à attaquer Arica. Mais ils furent, cette fois encore, si maltraités, qu’une nouvelle scission se produisit, et que Dampier dut gagner la Virginie, où son capitaine espérait faire quelques recrues. Là, le capitaine Cook armait un navire, avec l’intention de pénétrer dans l’océan Pacifique par le détroit de Magellan. Dampier est du voyage. On commence par faire la course sur la côte d’Afrique, aux îles du cap Vert, à Sierra-Leone, dans la rivière Scherborough, car c’est la route que suivent habituellement les bâtiments à destination de l’Amérique du Sud. Par 36° de latitude méridionale, Dampier, qui note sur son journal tous les faits intéressants, remarque que la mer est devenue blanche ou plutôt pâle, sans pouvoir s’en expliquer la raison. S’il eût fait usage du microscope, il s’en serait facilement rendu compte. Les îles Sébaldines sont passées sans incident, le détroit de Lemaire est traversé, le cap Horn est doublé le 6 février 1684, et, dès qu’il a pu échapper aux tempêtes qui assaillent ordinairement les navires entrant dans le Pacifique, le capitaine Cook gagne l’île Juan-Fernandez, où il espère se ravitailler. Dampier se demandait s’il allait y retrouver un Indien du Nicaragua, qui y avait été laissé, en 1680, par le capitaine Sharp. « Cet Indien avait demeuré seul plus de trois ans dans l’île. Il était dans les bois à la chasse des chèvres, lorsque le capitaine anglais avait fait rembarquer ses gens, et l’on avait mis à la voile sans