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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

jusque-là le moins grand nombre de visiteurs. Après avoir passé l’équateur, le 10 mars, il fit voile pour le Brésil, où il se ravitailla. Loin de pouvoir redescendre la côte de la Patagonie, il se trouva alors rejeté par les vents à seize lieues dans le sud du cap de Bonne-Espérance, d’où il fit voile par l’E.-S.-E vers la Nouvelle-Hollande. Cette longue traversée ne fut signalée par aucun incident. Le 1er août, Dampier aperçut la terre et chercha aussitôt un havre pour y débarquer. Cinq jours plus tard, il abordait dans la baie des Chiens marins, sur la côte occidentale de l’Australie ; mais il ne trouva qu’une terre stérile, où il ne rencontra ni eau ni végétation. Jusqu’au 31 août, il longea ce littoral sans découvrir ce qu’il cherchait. Dans une descente, il eut une légère escarmouche avec quelques habitants, qui semblaient extrêmement clair-semés dans le pays. Leur chef était un jeune homme de taille médiocre, mais vif et alerte ; ses yeux étaient entourés d’un seul cercle de peinture blanche, et une raie de la même couleur lui descendait depuis le haut du front jusqu’au bout du nez ; sa poitrine et ses bras étaient également zébrés de blanc. Quant à ses compagnons, ils avaient la peau noire, le regard féroce, les cheveux crépus, la taille haute et déliée.

Depuis cinq semaines qu’il rangeait de près la terre, Dampier n’avait trouvé ni eau ni vivres ; cependant, il ne voulait pas lâcher prise et entendait continuer à remonter la côte vers le nord. Toutefois, les bas-fonds