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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

vaez, de ne commettre aucune vexation à l’égard des indigènes, car il y allait du salut commun, et de ne pas irriter les seuls alliés qui leur restassent. Par bonheur, les craintes qu’on avait conçues sur la fidélité des Tlascalans furent vaines. L’accueil qu’ils firent aux Espagnols fut des plus sympathiques ; ils ne songeaient qu’à venger la mort de leurs frères massacrés par les Mexicains. Dans leur capitale, Cortès apprit encore la perte de deux détachements, mais ces échecs, si graves qu’ils fussent, ne le découragèrent pas. Il avait sous ses ordres des troupes aguerries, des alliés fidèles ; Vera-Cruz était intacte ; il pouvait encore une fois compter sur sa fortune.

Mais, avant d’entreprendre une nouvelle campagne et d’entamer un nouveau siége, il y avait des secours à demander et des préparatifs à faire. Cortès n’y manqua pas. Il dépêcha quatre navires à l’Española pour enrôler des volontaires et acheter des chevaux, de la poudre et des munitions ; en même temps, il fit couper dans les montagnes de Tlascala les bois nécessaires à la construction de douze brigantins qui devaient être transportés par pièces jusqu’au lac de Mexico, où ils seraient lancés au moment opportun.

Après avoir réprimé certaines tentatives de mutinerie qui se produisirent surtout parmi les soldats venus avec Narvaez, Cortès marcha de nouveau en avant et s’attaqua d’abord, avec l’aide des Tlascalans, à ceux de Tepeaca et d’autres provinces voisines, ce qui eut l’avantage de familiariser de nouveau ses troupes avec la victoire et d’aguerrir ses alliés.