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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 1.djvu/118

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

châssis, afin de donner une issue aux insectes du dedans, sachant bien que ses bordées de fumée interdiraient tout accès aux insectes du dehors.

Ainsi fut-il fait. Bruno, débarrassé de cette importune légion de diptères, put même se hasarder à regarder à droite et à gauche.

La nuit était toujours aussi noire. Il passait de grands coups de brise, qui ébranlaient parfois la voiture ; mais elle adhérait fortement au sol, trop fortement même. Donc, nulle crainte qu’elle fût renversée.

Bruno chercha à voir en avant, vers l’horizon du nord, si quelque lumière ne se montrait pas, qui eût annoncé le retour du postillon et des chevaux de renfort. Obscurité complète, ténèbres d’autant plus profondes, au lointain, que le devant de la chaise de poste se découpait dans le segment lumineux des lanternes. Cependant, en portant ses regards sur les côtés, à une distance de soixante pas environ, Bruno crut apercevoir quelques points brillants, qui se déplaçaient dans l’ombre, rapidement, sans bruit, tantôt au ras du sol, tantôt à deux ou trois pieds au-dessus.

Bruno se demanda tout d’abord si ce n’étaient pas là quelques phosphorescences de feux follets,