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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 1.djvu/192

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

Un instant après, l’embarcation débordait, emmenant le capitaine maltais et ses hommes ; puis, elle accostait la tartane, et restait élongée sur son flanc de bâbord, tourné au large.

Les deux jeunes filles demeurèrent seules dans la galerie, pendant une heure encore. Amasia revint s’accouder sur la balustrade. Elle regardait obstinément ce point du littoral, indiqué par Yarhud, que devait franchir la chaise du seigneur Kéraban.

Nedjeb observait, comme elle, ce retour de la côte, qui se développait à près d’une lieue dans l’est.

Au bout d’une heure, en effet, la jeune Zingare de s’écrier :

« Ah ! chère maîtresse, voyez ! voyez ! N’apercevez-vous pas une voiture qui suit la route, là-bas, au sommet de la falaise ?

— Oui ! oui ! répondit Amasia ! Ce sont eux ! C’est lui, lui !

— Il ne peut vous voir !…

— Qu’importe ! Je sens qu’il me regarde !

— N’en doutez pas, chère maîtresse ! répondit Nedjeb. Ses yeux auront bien su découvrir la villa au milieu des arbres, au fond de la baie, et peut-être nous…