d’importation étrangère avec une intonation difficile à rendre.
— Oui… ces wagons, qui glissent sur des rails…
— Rails ?… fit Kéraban. Quels sont ces horribles mots, et quelle langue parlons-nous, s’il te plaît ?
— Mais la langue des voyageurs modernes !
— Dis donc, mon neveu, répondit l’entêté personnage, en s’animant, est-ce que j’ai l’air d’un voyageur moderne, qui consente jamais à monter en wagon et à se faire tirer par une mécanique ? Est-ce que j’ai besoin de glisser sur des rails, quand je puis rouler sur une route ?
— Lorsqu’on est pressé, mon oncle…
— Ahmet, regarde-moi bien en face et retiens ceci : il n’y aurait plus de voitures, que j’irais en charrette ; plus de charrettes, que j’irais à cheval ; plus de cheval, que j’irais à âne ; plus d’âne, que j’irais à pied ; plus de pieds, que j’irais à genoux ; plus de genoux, que j’irais…
— Ami Kéraban, arrêtez-vous, de grâce ! s’écria Van Mitten.
— …Que j’irais sur le ventre ! répliqua le seigneur Kéraban. Oui !… sur le ventre ! »
Et saisissant le bras d’Ahmet :
« Est-ce que tu as jamais entendu dire que Ma-