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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 1.djvu/247

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Une rivière !… » s’écria Bruno.

Un signe de son maître lui fit comprendre qu’il devait ne pas insister sur ce point.

« Mais non ! C’est un… » dit Nizib.

Il ne put achever. Un violent coup de coude de son camarade Bruno lui coupa la parole, au moment où il allait qualifier, comme elle le méritait, cette disposition hydrographique.

Cependant, le seigneur Kéraban regardait toujours cette rivière, qui lui barrait la route.

« Elle est large ! dit-il.

— En effet… assez large… par suite de quelque crue, probablement ! répondit Ahmet.

— Crue… due à la fonte des neiges ! ajouta Van Mitten, pour appuyer son jeune ami.

— La fonte des neiges… au mois de septembre ? dit Kéraban, en se retournant vers le Hollandais.

— Sans doute… la fonte des neiges… des vieilles neiges… les neiges du Caucase ! répondit Van Mitten, qui ne savait plus trop ce qu’il disait.

— Mais je ne vois pas de pont qui permette de franchir cette rivière ? reprit Kéraban.

— En effet, mon oncle, il n’y en a plus ! répondit Ahmet, en se faisant une longue-vue de ses deux mains à demi fermées, comme pour mieux aper-