Aller au contenu

Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 1.djvu/289

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

279
KÉRABAN-LE-TÊTU.

répondit Van Mitten, puisque je préfère le tabac de l’Asie Mineure…

— L’Asie Mineure ! Vraiment ! L’Asie Mineure est loin de valoir la Perse, quand il s’agit de tabac à fumer !

— Cela dépend !

— Le tombéki, même lorsqu’il a subi un double lavage, possède encore des propriétés actives, infiniment supérieures à celles du latakié !

— Je le crois bien ! s’écria le Hollandais. Des propriétés trop actives, qui sont dues à la présence de la belladone !

— La belladone, en proportions convenables, ne peut qu’accroître les qualités du tabac !…

— Pour les gens qui veulent tout doucement s’empoisonner ! répartit Van Mitten.

— Ce n’est point un poison !

— C’en est un, et des plus énergiques !

— Est-ce que j’en suis mort ! s’écria Kéraban, qui, dans l’intérêt de sa cause, avala sa bouffée tout entière !

— Non, mais vous en mourrez !

— Eh bien, même à l’heure de ma mort, répéta Kéraban, dont la voix prit une intensité inquiétante, je soutiendrais encore que le tombéki est