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KÉRABAN-LE-TÊTU.

I I I

DANS LEQUEL LE SEIGNEUR KÉRABAN
EST TOUT SURPRIS DE SE RENCONTRER AVEC SON
AMI VAN MITTEN.

Le seigneur Kéraban, pour employer une expression moderne, était un « homme de surface », au physique comme au moral, — quarante ans par sa figure, cinquante au moins par sa corpulence, en réalité quarante-cinq ; mais sa figure était intelligente, son corps majestueux. Une barbe, déjà grisonnante, à deux pointes, qu’il tenait plutôt courte que longue, des yeux noirs, fins, acérés, d’un regard très vif, aussi sensibles aux impressions les plus fugitives que le plateau d’une balance de précision à des différences d’un dixième de carat, un menton carré, un nez en bec de perroquet, mais sans exagération, qui allait bien avec l’acuité des yeux, une bouche aux lèvres serrées, ne se desserrant que pour montrer des dents d’une écla-