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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Naturellement !

— Et le jeune Ahmet ?

— Moins facilement, répondit Kéraban. Il adore cette jolie Amasia, et je l’approuve ! Il a le temps, lui ! Il n’est pas dans les affaires, lui ! Hein ! vous devez comprendre cela, ami Van Mitten, vous qui avez épousé la belle madame Van…

— Oui, ami Kéraban, dit le Hollandais… Il y a si longtemps déjà… que c’est à peine si je me souviens !

— Mais au fait, ami Van Mitten, si, en Turquie, il est malséant de demander à un Turc des nouvelles des femmes de son harem, il n’est pas défendu vis-à-vis d’un étranger… Madame Van Mitten se porte ?…

— Oh ! très bien… très bien !… répondit Van Mitten, que ces politesses de son ami semblaient mettre mal à son aise. Oui… très bien !… Toujours souffrante, par exemple !… Vous savez… les femmes…

— Mais non, je ne sais pas ! s’écria le seigneur Kéraban en riant d’un bon rire. Les femmes ! jamais ! Les affaires tant qu’on voudra ! Tabacs de Macédoine pour nos fumeurs de cigarettes, tabacs de Perse pour nos fumeurs de narghilés ! Et mes