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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 1.djvu/98

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

nuit-là, dans un « khani », espèce d’auberge fort rudimentaire, qui certainement ne valait pas leur chaise de poste.

Le lendemain au matin, la route, qui s’écarte du littoral de la mer Noire, les ramena vers Aïdos, et, le soir, à Paravadi, une des stations du petit railway de Choumla à Varna. Ils traversaient alors la province de Bulgarie, à l’extrémité sud de la Dobroutcha, au pied des derniers contreforts de la chaîne des Balkans.

Là, les difficultés furent grandes, pendant ce difficile passage, tantôt au milieu de vallées marécageuses, tantôt à travers des forêts de plantes aquatiques, d’un développement extraordinaire, dans lesquelles la chaise avait bien de la peine à se glisser, troublant dans leurs retraites des milliers de pilets, de bécasses, de bécassines, remisés sur le sol de cette région si accidentée.

On sait que les Balkans forment une chaîne importante. En courant entre la Roumélie et la Bulgarie vers la mer Noire, elle détache de son versant septentrional de nombreux contreforts, dont le mouvement se fait sentir presque jusqu’au Danube.

Le seigneur Kéraban eut là l’occasion de voir sa patience mise à une rude épreuve.