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KÉRABAN-LE-TÊTU.

Là, par exemple, ainsi que le lui répétait Nizib, on se procurerait certainement un moyen de transport plus approprié aux chemins des longues plaines de l’Anatolie.

Donc, ce jour-là, 15 septembre, toute la caravane quitta la petite bourgade d’Atina, vers onze heures du matin. La tempête avait été si violente que cette violence s’était faite aux dépens de sa durée. Aussi, un calme presque complet régnait-il dans l’atmosphère. Les nuages, reportés vers les hautes couches de l’air, se reposaient, presque immobiles, encore tout lacérés des coups de l’ouragan. Par intervalles, le soleil lançait quelques rayons qui animaient le paysage. Seule, la mer, sourdement agitée, venait battre avec fracas la base rocheuse des falaises.

C’étaient les routes du Lazistan occidental que le seigneur Kéraban et ses compagnons descendaient alors, et aussi rapidement que possible, de manière à pouvoir franchir, avant le soir, la frontière du pachalik de Trébizonde. Ces routes n’étaient point désertes. Il y passait des caravanes, où les chameaux se comptaient par centaines ; les oreilles étaient assourdies du son des grelots, des sonnettes, des cloches même qu’ils portaient au cou, en même temps que l’œil s’amusait aux couleurs