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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 2.djvu/115

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Moins difficile à tenir que sa langue, en tout cas, Van Mitten, car il est certain qu’en ce moment et pour le plaisir de me contredire…

— Moi, ami Kéraban ?

— Vous !… et quand je vous répète que je suis résolu à ne plus jamais m’entêter sur rien, je vous prie de ne point vous entêter, vous, à me soutenir le contraire !

— Allons, vous avez tort, monsieur Van Mitten, dit Ahmet, grand tort, cette fois !

— Absolument tort !… dit Amasia en souriant.

— Tout à fait tort ! » ajouta Nedjeb.

Et le digne Hollandais, voyant la majorité s’élever contre lui, jugea bon de se taire.

Au fond, malgré tout ce qui était arrivé, malgré les leçons qu’il avait reçues et plus particulièrement dans ce voyage, si imprudemment commencé, qui aurait pu si mal finir, le seigneur Kéraban était-il aussi corrigé qu’il voulait le prétendre ? on le verrait bien ; mais, en vérité, tous étaient certainement de l’avis de Van Mitten ! Que les bosses de l’entêtement fussent maintenant réduites sur cette tête de têtu, il était quelque peu permis d’en douter !

« En route ! dit Kéraban, lorsque le repas fut