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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— C’est de toute équité ! ajouta le juge. Eh bien, lequel de vous a tenté de s’introduire dans cette chambre ? »

Il y eut un moment d’indécision dans l’esprit des trois accusés, mais il ne fut pas de longue durée.

Le seigneur Kéraban avait demandé au juge la permission de s’entretenir un instant avec ses deux compagnons, — ce qui lui fut accordé ; puis, prenant à part Ahmet et Van Mitten, de ce ton qui n’admettait pas de réplique :

« Mes amis, leur dit-il, il n’y a véritablement qu’une chose à faire ! Il faut que l’un de nous prenne à son compte toute cette sotte aventure, qui n’a rien de grave ! »

Ici, le Hollandais commença, comme par pressentiment, à dresser l’oreille.

« Or, reprit Kéraban, le choix ne peut être douteux. La présence d’Ahmet, dans un très court délai, est nécessaire à Scutari pour la célébration de son mariage !

— Oui, mon oncle, oui ! répondit Ahmet.

— La mienne aussi, naturellement, puisque je dois l’assister en ma qualité de tuteur !

— Hein ?… fit Van Mitten.