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KÉRABAN-LE-TÊTU.

le plus petit sujet de se mettre en colère contre l’hôtelier.

Mais, pendant que le seigneur Kéraban et les siens, arrivés à ce point de leur voyage, croyaient en avoir fini, — sinon avec les fatigues, du moins avec les dangers de toutes sortes, — un complot se tramait contre eux dans la ville turque, où résidait leur plus mortel ennemi.

C’était au palais du seigneur Saffar, bâti sur les premiers contreforts de la montagne de Bostepeh, dont les pentes s’abaissent doucement vers la mer, qu’une heure auparavant était arrivé l’intendant Scarpante, après avoir quitté le caravansérail de Rissar.

Là, le seigneur Saffar et le capitaine Yarhud l’attendaient ; là, tout d’abord, Scarpante leur faisait part de ce qui s’était passé pendant la nuit précédente ; là, il racontait comment Kéraban et Ahmet avaient été sauvés d’un emprisonnement, qui eût laissé Amasia sans défense, et sauvés par le dévouement stupide de ce Van Mitten ; là, dans cette conférence de trois hommes ayant un unique intérêt, furent prises les résolutions qui menaçaient directement les voyageurs, sur ce parcours de deux cent vingt-cinq lieues entre Scutari et