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KÉRABAN-LE-TÊTU.

fiancée kurde ne repartirait avec son fiancé hollandais que deux ou trois jours après pour le pays de ses ancêtres.

Il faut convenir que Bruno, tout en pensant que son maître n’avait que ce qu’il méritait pour son incroyable faiblesse, ne laissait pas de le plaindre, à le voir tomber sous la coupe de cette terrible femme. Mais, on doit l’avouer aussi, il fut pris d’un fou rire, — fou rire que purent à peine réprimer Kéraban, Ahmet et les deux jeunes filles, — lorsque l’on vit Van Mitten, au moment où la cérémonie des fiançailles allait s’accomplir, affublé du costume de ce pays extravagant.

« Quoi ! vous, Van Mitten, s’écria Kéraban, c’est bien vous, ainsi vêtu à l’orientale ?

— C’est moi, ami Kéraban.

— En Kurde ?

— En Kurde !

— Eh ! vraiment, cela ne vous va pas mal, et je suis sûr que, dès que vous y serez habitué, vous trouverez ce vêtement plus commode que vos habits étriqués d’Europe !

— Vous êtes bien bon, ami Kéraban.

— Voyons, Van Mitten, quittez cet air soucieux ! Dites-vous que c’est aujourd’hui jour de carnaval