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KÉRABAN-LE-TÊTU.

seul combustible en usage dans ces campagnes et dont sont quelquefois faits les murs mêmes des huttes.

Il était heureux que, d’après les conseils du guide, la question des vivres eût été préalablement réglée. On n’eût rien trouvé dans ce misérable village, dont les habitants auraient été plus près de demander l’aumône que de la faire.

La nuit se passa, sans incidents, sous un hangar en ruines, où gisaient quelques bottes de paille fraîche. Ahmet veilla avec plus de circonspection que jamais, non sans raison. En effet, au milieu de la nuit, le guide quitta le village et s’aventura à quelques centaines de pas en avant.

Ahmet le suivit, sans être vu, et ne rentra au campement qu’au moment où le guide y rentrait lui-même.

Qu’était donc allé faire cet homme au dehors ? Ahmet ne put le deviner. Il s’était assuré que le guide n’avait communiqué avec personne. Pas un être vivant ne s’était approché de lui ! Pas un cri éloigné n’avait été jeté à travers le calme de la nuit ! Pas un signal n’avait été fait en un point quelconque de la plaine !

« Pas un signal ?… se dit Ahmet, lorsqu’il eut