Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 2.djvu/280

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

268
KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Oui, très bonne cuisine, en vérité, très bonne cuisine ! ajouta le seigneur Yanar, qui avait mangé plus qu’il ne convient, même à un Kurde de grand appétit.

— On ne ferait pas mieux au Kurdistan, répondit Saraboul, et si jamais, seigneur Kéraban, vous venez à Mossoul nous rendre visite…

— Comment donc ? s’écria Kéraban, mais j’irai, belle Saraboul, j’irai vous voir, vous et mon ami Van Mitten !

— Et nous tâcherons de ne pas vous faire regretter votre villa,… pas plus que vous ne regretterez la Hollande, ajouta l’aimable femme en se retournant vers son fiancé.

— Près de vous, noble Saraboul !… » crut devoir répondre Van Mitten, qui ne parvint pas à finir sa phrase.

Puis, pendant que l’aimable Kurde se dirigeait du côté des fenêtres du salon, qui s’ouvraient sur le Bosphore :

« Le moment est venu, je crois, dit-il à Kéraban, de lui apprendre que ce mariage est nul !

— Aussi nul, Van Mitten, que s’il n’avait jamais été fait !

— Vous m’aiderez bien un peu, Kéraban, dans