Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 2.djvu/298

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

286
KÉRABAN-LE-TÊTU.

absolument mâté et démâté. Prêt à vous suivre… où vous voudrez !

— À Constantinople, où nous nous embarquerons sur le premier paquebot ! répondit Saraboul.

— Pour ?…

— Pour le Kurdistan ! répondit Yanar.

— Le Kur ?… Tu m’accompagneras, Bruno !… On y mange bien !… Ce sera, pour toi, une véritable compensation ! »

Bruno ne put que faire un signe de tête affirmatif.

Et la noble Saraboul et le seigneur Yanar emmenèrent l’infortuné Hollandais, que ses amis voulurent en vain retenir, tandis que son fidèle domestique le suivait en murmurant :

« Lui avais-je assez prédit qu’il lui arriverait malheur ! »

Les compagnons de Van Mitten et Kéraban lui-même étaient restés anéantis, muets, devant ce coup de foudre.

« Le voilà marié ! dit Amasia.

— Par dévouement pour nous ! répondit Ahmet.

— Et pour tout de bon cette fois ! ajouta Nedjeb.

— Il n’aura plus qu’une ressource au Kurdistan, dit Kéraban le plus sérieusement du monde.