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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 2.djvu/32

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

obstacle à votre passage au railway de Poti ! C’est ce Saffar !…

— Oui ! ce Saffar ! s’écria Kéraban, très opportunément lancé par son neveu sur cette nouvelle piste.

— Mille fois oui, ce Saffar ! se hâta d’ajouter Van Mitten. C’est là ce que je voulais dire, ami Kéraban !

— L’infâme Saffar ! dit Kéraban.

— L’infâme Saffar ! » répéta Van Mitten en se mettant au diapason de son interlocuteur.

Il aurait même voulu employer un qualificatif plus énergique encore, mais il n’en trouva pas.

« Si nous le rencontrons jamais !… dit Ahmet.

— Et ne pouvoir retourner à Poti ! s’écria Kéraban, pour lui faire payer son insolence, le provoquer, lui arracher l’âme du corps, le livrer à la main du bourreau !…

— Le faire empaler !… » crut devoir ajouter Van Mitten, qui se faisait féroce pour reconquérir une amitié compromise.

Et cette proposition, si bien turque, on en conviendra, lui valut un serrement de main de son ami Kéraban.

« Mon oncle, dit alors Ahmet, il serait inutile, en