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Page:Verne - L'Île à hélice, Hetzel, 1895.djvu/310

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le tabou à tonga-tabou.

plus à Vavao, à Tonga-Tabou que n’importe en quel pays de ce monde sublunaire.

C’est toujours une vive satisfaction, pour ses camarades et lui, de débarquer sur ces archipels. Certes, Standard-Island leur plaît ; mais enfin, de mettre le pied en terre ferme n’est pas non plus pour leur déplaire. De vraies montagnes, de vraies campagnes, de vrais cours d’eau, cela repose des rivières factices et des littoraux artificiels. Il faut être un Calistus Munbar pour donner à son Joyau du Pacifique la supériorité sur les œuvres de la nature.

Bien que Vavao ne soit pas la résidence ordinaire du roi Georges, il possède à Nu-Ofa un palais, disons un joli cottage, qu’il habite assez fréquemment. Mais c’est sur l’île de Tonga-Tabou que s’élèvent le palais royal et les établissements des résidents anglais.

Standard-Island va faire là sa dernière relâche, presque à la limite du tropique du Capricorne, point extrême qui aura été atteint par elle au cours de sa campagne à travers l’hémisphère méridional.

Après avoir quitté Vavao, les Milliardais ont joui, pendant deux jours, d’une navigation très variée. On ne perd de vue une île que pour en relever une autre. Toutes, présentant le même caractère volcanique, sont dues à l’action de la puissance plutonienne. Il en est, à cet égard, du groupe septentrional comme du groupe central des Hapaï. Les cartes hydrographiques de ces parages, établies avec une extrême précision, permettent au commodore Simcoë de s’aventurer sans danger entre les canaux de ce dédale, depuis Hapaï jusqu’à Tonga-Tabou. Du reste, les pilotes ne lui manqueraient pas, s’il avait à requérir leurs services. Nombre d’embarcations circulent le long des îles, –pour la plupart des goélettes sous pavillon allemand employées au cabotage, tandis que les navires de commerce exportent le coton, le coprah, le café, le maïs, principales productions de l’archipel. Non seulement les pilotes se seraient empressés de venir, si Ethel Simcoë les eût fait demander, mais aussi les équipages de ces pirogues doubles à balanciers, réunies par une plate-forme et pouvant contenir jusqu’à deux cents hommes. Oui ! des centaines d’indi-