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le tabou à tonga-tabou.

pour des travaux de défrichement, — recrutement indispensable eu égard à l’indifférence, disons la paresse native des Tongiens qui vivent au jour le jour. Or, ces travaux étant achevés depuis peu, ces Malais attendaient l’occasion de retourner dans leur archipel. Le gouverneur voudrait-il leur permettre de prendre passage sur Standard-Island ? C’est cette permission que vient demander le capitaine Sarol. Dans cinq ou six semaines, on arrivera à Erromango, et le transport de ces indigènes n’aura pas été une grosse charge pour le budget municipal. Il n’eût pas été généreux de refuser à ces braves gens un service si facile à rendre. Aussi le gouverneur accorde-t-il l’autorisation, — ce qui lui vaut les remerciements du capitaine Sarol, et aussi ceux des Maristes de Tonga-Tabou, pour lesquels ces Malais avaient été recrutés.

Qui aurait pu se douter que le capitaine Sarol s’adjoignait ainsi des complices, que ces Néo-Hébridiens lui viendraient en aide, lorsqu’il en serait temps, et n’avait-il pas lieu de se féliciter de les avoir rencontrés à Tonga-Tabou, de les avoir introduits à Standard-Island ?…

Ce jour est le dernier que les Milliardais doivent passer dans l’archipel, le départ étant fixé au lendemain.

L’après-midi, ils vont pouvoir assister à l’une de ces fêtes mi-civiles mi-religieuses auxquelles les indigènes prennent part avec un extraordinaire entrain.

Le programme de ces fêtes, dont les Tongiens sont aussi friands que leurs congénères des Samoa et des Marquises, comprend plusieurs numéros de danses variées. Comme cela est de nature à intéresser nos Parisiens, ceux-ci se rendent à terre vers trois heures.

Le surintendant les accompagne, et, cette fois, Athanase Dorémus a voulu se joindre à eux. La présence d’un professeur de grâces et de maintien n’est-elle pas tout indiquée dans une cérémonie de ce genre ? Sébastien Zorn s’est décidé à suivre ses camarades, plus désireux sans doute d’entendre la musique tongienne que d’assister aux ébats chorégraphiques de la population.