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l’île à hélice.

tions, bien que les élèves s’obstinent à ne point fréquenter le cours de danse, de maintien et de grâces.

Il va de soi que rien n’est changé au traité passé avec le Quatuor Concertant, lequel, jusqu’à la fin de la campagne, continuera à toucher les invraisemblables émoluments qui lui ont été attribués par son engagement.

« Ces gens-là sont extraordinaires ! dit Frascolin, lorsqu’il apprend que l’affaire est réglée à la satisfaction commune.

— Cela tient à ce qu’ils ont le milliard coulant ! répond Pinchinat.

— Peut-être aurions-nous pu profiter de ce changement de propriétaires pour résilier notre traité… fait observer Sébastien Zorn, qui ne veut pas démordre de ses absurdes préventions contre Standard-Island.

— Résilier ! s’écrie Son Altesse. Eh bien ! fais seulement mine d’essayer ! »

Et, de sa main gauche dont les doigts s’ouvrent et se ferment comme s’il démanchait sur la quatrième corde, il menace le violoncelliste de lui envoyer un de ces coups de poing qui réalisent une vitesse de huit mètres cinquante à la seconde.

Cependant une modification va être apportée dans la situation du gouverneur. Cyrus Bikerstaff, étant le représentant direct de la Standard-Island Company, croit devoir résigner ses fonctions. En somme, cette détermination paraît logique en l’état actuel des choses. Aussi la démission est-elle acceptée, mais dans des termes les plus honorables pour le gouverneur. Quant à ses deux adjoints, Barthélémy Rudge et Hubley Harcourt, à demi ruinés par la faillite de la Compagnie, dont ils étaient gros actionnaires, ils ont l’intention de quitter l’île à hélice par un des prochains steamers.

Toutefois, Cyrus Bikerstaff accepte de rester à la tête de l’administration municipale jusqu’à la fin de la campagne.

Ainsi s’est accomplie sans bruit, sans discussions, sans troubles, sans rivalités, cette importante transformation financière du domaine