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l’île à hélice.

assaillants, si supérieurs en force, aient été découragés à ce point par la mort de leur chef, et au moment où l’hôtel de ville allait être envahi ?…

Entraînés par le commodore Simcoë et le colonel Stewart, environ deux cents hommes de la marine et de la milice, avec eux Jem et Walter Tankerdon, Nat Coverley, Frascolin et ses camarades, descendent la Unième Avenue, repoussant les fuyards, qui ne se retournent même pas pour leur lancer une dernière balle ou une dernière flèche, et jettent snyders, arcs, zagaies.

« En avant !… en avant !… » crie le commodore Simcoë d’une voix éclatante.

Cependant, aux abords de l’observatoire, les coups de feu redoublent… Il est certain qu’on s’y bat avec un effroyable acharnement…

Un secours est-il donc arrivé à Standard-Island ?… Mais quel secours… et d’où aurait-il pu venir ?…

Quoi qu’il en soit, les assaillants fuient de toutes parts, en proie à une incompréhensible panique. Sont-ils donc attaqués par des renforts venus de Bâbord-Harbour ?…

Oui… un millier de Néo-Hébridiens a envahi Standard-Island, sous la direction des colons français de l’île Sandwich !

Qu’on ne s’étonne pas si le quatuor fut salué dans sa langue nationale, lorsqu’il rencontra ses courageux compatriotes !

Voici dans quelles circonstances s’est effectuée cette intervention inattendue, on pourrait dire quasi-miraculeuse.

Pendant la nuit précédente et depuis le lever du jour, Standard-Island n’avait cessé de dériver vers cette île Sandwich, où, on ne l’a point oublié, résidait une colonie française en voie de prospérité. Or, dès que les colons eurent vent de l’attaque opérée par le capitaine Sarol, ils résolurent, avec l’aide du millier d’indigènes soumis à leur influence, de venir au secours de l’île à hélice. Mais, pour les y transporter, les embarcations de l’île Sandwich ne pouvaient suffire…